Trois questions à Maggy Nagel

"Il faut faire mieux avec moins."

Interview: Marie-Laure Rolland (Luxemburger Wort)

LW: Madame la ministre, que pensez-vous de la programmation 2015 du Mudam?

Maggy Nagel: Je suis impressionnée par ce qui se fait ici. Dans un cadre assez limité en surface et en moyens, l'équipe arrive à mener des projets importants. Cela demande du courage et de la volonté. Comme je l'ai dit au directeur Enrico Lunghi, je n'ai aucun problème moral ou financier à soutenir la programmation du musée et je rappelle que nous avons dégagé des financements dans le budget 2015 pour augmenter son enveloppe.

LW: Ce coup de pouce ne compense pas un déficit structurel. Le Mudam n'a pratiquement plus les moyens de développer sa collection pour les prochaines générations. Ce qui entre pourtant dans ses missions...

Maggy Nagel: Le conseil d'administration du Mudam est très conscient des enjeux financiers à relever. Il a renforcé ses efforts pour réaliser des économies. Est-ce que cela sera suffisant pour maintenir l'équilibre jusqu'en 2018? Je n'ai pas de boule de cristal et ne peux pas le dire à ce jour. D'une manière générale, je regrette que dans la plupart des institutions culturelles, la part du budget véritablement consacrée à la culture soit réduite à environ 30 % du total du fait de frais de fonctionnement trop élevés.

LW: Mettre sur pied une programmation artistique demande un engagement sur plusieurs années. Compte tenu des perspectives jusqu'en 2018, le Mudam va-t-il devoir diminuer le nombre d'expositions organisées?

Maggy Nagel: Il faut faire mieux avec moins. Miser sur la qualité plutôt que la quantité. Le nouveau conseil d'administration qui sera nommé fin 2015 pourra peut-être apporter de nouvelles idées en termes notamment de marketing des activités pour mieux les valoriser.

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