La mise en œuvre du plan de développement culturel a été présentée dans le cadre des Assises culturelles 2020

Ce lundi 26 octobre 2020, la ministre de la Culture, Sam Tanson, a ouvert les 3es Assises culturelles à la Philharmonie pour faire un premier bilan de la mise en œuvre du Kulturentwécklungsplang 2018-2028 (KEP). En raison des chiffres d'infection inquiétants et des nouvelles mesures envisagées par le gouvernement, les Assises ont eu lieu devant un public limité à 100 personnes, et ont été suivies en livestreaming par environ 700 personnes.

©Mcult Sam Tanson, ministre de la Culture et Samuel Hamen
Sam Tanson, ministre de la Culture et Samuel Hamen

 

Une des principales préoccupations des Assises culturelles a été de dresser un premier bilan du plan de développement culturel, dont 8 recommandations sur 62 ont été entièrement mises en œuvre et 44 mesures sont actuellement en cours d'élaboration. Pour Sam Tanson, faire le bilan, c'est aussi porter un regard critique sur son propre travail, et ceci en dialogue avec les acteurs culturels, pour et avec lesquels ce travail est finalement réalisé et dont les soucis actuels jouent également un rôle dans la poursuite de la mise en œuvre du KEP: " Surtout dans les moments difficiles, la solidarité entre les différents acteurs est d'une importance capitale. "

Les artistes sont particulièrement visés par le plan de développement culturel: missions, emplois, TVA, mobilité internationale, exportation, etc. Sam Tanson a en outre rappelé une nouvelle fois le paquet de mesures de soutien implémentées dans le cadre de Neistart Lëtzebuerg, qui bénéficieront particulièrement aux nouveaux projets et créations des artistes. La ministre a aussi souligné que le KEP a une fonction de boussole et que rien n'est immuable. C'est un instrument qui peut être adapté en cours de route aux circonstances et aux besoins réels des acteurs culturels, comme en témoignent les mesures 63 et 64, qui ont été ajoutées ultérieurement.

Jo Kox, premier conseiller de gouvernement et coordinateur de la mise en œuvre du KEP, a présenté le nouveau site web kep.lu, qui est actuellement en version bêta. Dans la rubrique "mise en œuvre ", une barre indique l'évolution en pourcentages de chaque recommandation et renvoie à une documentation détaillée.

Lors d'une table ronde animée par Samuel Hamen, les différents acteurs de la scène culturelle Filip Markiewicz, Simone Mousset, Marc Nickts, Michel Polfer, Marc Rettel, Anne Simon et Odile Simon ont échangé leurs différentes positions et points de vue sur la crise du Covid-19 dans le cadre d'un débat animé et ont également réagi aux questions et observations du public. La danseuse et chorégraphe Simone Mousset a constaté qu'elle et ses collègues ont travaillé dans un système au rythme frénétique et elle espère qu'à l'avenir, il y aura plus de place pour l'humanité envers l'artiste. L'artiste Filip Markiewicz affirme que le public est peut-être maintenant plus conscient que la vie d'artiste est par définition déjà une zone à risque, même sans crise sanitaire. Marc Nickts, en tant que gérant de la Sacem, a mis en place un programme d'aide rapide pour les musiciens et leur a versé des avances sur leurs droits d'auteur, mais sans aucune perspective de savoir quand ils pourront à nouveau travailler normalement. Odile Simon, en tant que directrice du centre culturel régional Cube 521, voit le grand problème d'une partie serrée constante sans savoir, surtout avec la fermeture des frontières et les restrictions de voyage, si les artistes invités puissent se produire ou non. Pour la metteuse en scène Anne Simon, les solutions numériques donnent rapidement l'impression que le théâtre n'est qu'un divertissement, alors que la culture peut servir de miroir à la société. Pour Michel Polfer, directeur du MNHA, les formats numériques ne remplacent pas non plus l'expérience d'une visite au musée. Marc Rettel de Reading Luxembourg note que lorsque les frontières sont fermées, les artistes peuvent peut-être se concentrer plus sur leurs propres besoins, mais il serait particulièrement important en ce moment d'échanger des idées en réseau pour trouver des solutions ensemble. Malgré les différences sectorielles, tous les participants voient la nécessité de repenser: D'une part les artistes et leur façon de travailler, d'autre part la société dans sa reconnaissance de la culture comme un facteur social important.

Tammy Tangeten du ministère de la Culture a fourni un aperçu sur la réforme de la loi modifiée du 19 décembre 2014 relative entre autre aux mesures sociales au bénéfice des artistes professionnels indépendants et des intermittents du spectacle. Pour la rentrée 2019, la ministre de la Culture avait lancé une consultation publique qui avait pour objectif d'instruire les réflexions sur l'utilité d'adapter la loi susmentionnée. À cette fin, le ministère a recueilli les expériences vécues, les limites constatées et les obstacles rencontrés pour entrer dans le bénéfice des mesures sociales précitées.

Le ministère envisage donc actuellement entre autres les pistes suivantes pour les artistes professionnels indépendants:

  • réduction de 3 à 2 ans de la période de référence pour les artistes qui ne peuvent pas se prévaloir d'un diplôme de niveau universitaire;
  • assouplissement des conditions d'entrée pour les artistes nouvellement diplômés;
  • révision du principe de répartition des aides et une simplification des formalités requises dans le cadre de la demande en obtention du droit aux aides.

Pour les intermittents, les pistes suivantes seront analysées plus en détail:

  • révision de la concordance entre la condition d'affiliation de manière continue depuis au moins 6 mois avant la demande et les différentes situations contractuelles possibles;
  • extension et définition des activités pouvant être pris en compte dans le cadre du calcul des jours de travail;
  • la mise en place d'une plateforme électronique destinée à la gestion des jours.

Catherine Decker du ministère de la Culture a présenté le travail qui a précédé la création d'un Arts Council luxembourgeois, désormais appelé Kultur:LX, qui est chargé de l'exportation de la culture luxembourgeoise. Le cap des prochaines étapes a été fixé: L'a.s.b.l. de préfiguration engagera un coordinateur, puis des personnes responsables des finances et de la communication; et s'occupera de l'intégration progressive des missions (music:LX, Reading Luxembourg, Aides à la mobilité du Fonds culturel national, Trois-CL) et du regroupement des activités en matière d'exportation.

Outre ces deux thèmes principaux, la ministre de la Culture a mis en avant le dossier de la nouvelle loi du patrimoine, qui couvre également un chapitre entier du KEP: le projet de loi est déposé, l'avis du Conseil d'État donné et depuis quelques semaines, la ministre de la Culture discute régulièrement les différents paragraphes du projet de loi avec les députés dans la commission culturelle.

Communiqué par le ministère de la Culture

 

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