Octavie Modert au sommet de la francophonie à Montreux

Comme prévu par la charte de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), les chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage se réunissent tous les deux ans à l’occasion d’un sommet, instance suprême de l’OIF qui en définit les orientations. Ministre en charge de la francophonie, Octavie Modert a représenté le Luxembourg lors de la 13e édition qui s’est tenue en Suisse, dans la ville de Montreux, entre le 22 et le 24 octobre 2010.

Le sommet de Montreux se situant dans un contexte de célébration du 40e anniversaire de l’OIF et revêtant une forte dimension prospective, les délégations des 70 États membres, États associés et États observateurs étaient invités à se prononcer sur le thème central: "Défis et visions d’avenir pour la francophonie".

Trois thématiques étaient proposées à la discussion:

  1. La francophonie acteur des relations internationales et sa place dans la gouvernance mondiale;
  2. La francophonie et le développement durable: les solidarités francophones face aux grands défis (notamment la sécurité alimentaire, le changement climatique et la diversité biologique);
  3. La langue française et l’éducation dans un monde globalisé: les défis de la diversité et de l’innovation.

Dans son intervention, Octavie Modert a tout d’abord insisté sur les facteurs qui font de l’OIF une organisation unique, à savoir la solidarité francophone qui est une solidarité entre grands et petits, entre le Nord et le Sud, et le fait qu’il soit le meilleur, voire le seul forum Nord-Sud. Dès lors, et au regard du rôle de la francophonie sur la scène internationale, la ministre a souligné que "la vision du monde francophone est fondée essentiellement sur la solidarité internationale, la diversité culturelle et linguistique ainsi que le développement durable. Avec tous ses pays membres, sa présence sur les cinq continents, ses valeurs humanistes et humanitaires, la francophonie a un rôle capital à jouer dans une gouvernance mondiale plus efficace et plus équitable. Évitons que la conséquence du processus de la mondialisation soit une insuffisance de la coopération et de la concertation internationales, que ce soit dans les domaines politique ou économique. Évitons des modèles axés uniquement sur le profit et qui mènent à une accélération et une aggravation des crises planétaires."

Octavie Modert a par ailleurs rappelé que le Luxembourg, ayant toujours défendu un multilatéralisme efficace, plaide pour des réponses qui misent sur les plus-values d’une approche régionale et trans-sectorielle, aussi bien sur le plan national que multilatéral, dans l’Union européenne et à l’ONU et dans les relations quotidiennes avec ses partenaires des pays en développement. C’est aussi ce à quoi le pays s’engage dans le cadre de sa candidature en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour les années 2013-2014.

Après deux jours d’intenses discussions et échanges, les chefs d’État, de gouvernement et de délégation ont adopté la déclaration de Montreux comportant des engagements concrets et forts, orientés vers le futur, pour appuyer la réforme de la gouvernance mondiale et contribuer aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). En ce qui concerne la langue française, la déclaration propose un certain nombre de mesures visant à renforcer le français dans l’optique de la diversité culturelle et linguistique, principe fondamental de l’action de l’OIF. En effet, malgré le fait qu’avec environ 220 millions de francophones on n’ait jamais autant parlé le français dans le monde, le choix d’une seule langue étrangère qui tend à s’imposer, notamment en Europe, menace son avenir. Sur proposition du Canada-Québec se tiendra d’ailleurs un forum mondial de la langue française au Québec au printemps 2012.

Le sommet a également adopté neuf résolutions qui sont de nature politique et opérationnelle (sur la déclaration de Bamako +10 ; sur les situations de crise, de sortie de crise ou de consolidation de la paix dans l’espace francophone; sur la situation en Guinée; en faveur de la reconstruction d’Haïti; sur le renforcement de la coopération entre États pour lutter contre les faux médicaments et les produits médicaux falsifiés; pour renforcer la coopération internationale pour lutte contre la criminalité transnationale organisée; pour renforcer la coopération internationale afin de lutter contre la piraterie; sur les actes terroristes).

Dernière mise à jour