Octavie Modert à la réunion informelle des ministres de la Culture de l'UE à Barcelone

La ministre de la Culture, Octavie Modert, a participé à la réunion informelle des ministres européens de la Culture qui s’est tenue à Barcelone sous les auspices de la Présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne et dans la suite du Forum européen des industries culturelles.

La réunion a donné lieu à un débat intense sur la stimulation des ressources et stratégies appropriées pour développer et exploiter pleinement le potentiel des industries culturelles et créatives au regard de leur importance économique et sociale en Europe.

Ces réflexions se situent dans un triple contexte:

  • les débats menés plus généralement au niveau de l’Union européenne autour de la définition d’une nouvelle stratégie "Europe 2020" en faveur de la croissance et de la compétitivité en Europe: la culture est en effet l’un des secteurs les plus dynamiques en Europe, fournissant environ 5 millions d’emplois et contribuant à hauteur d’environ 2,6% au PIB européen;
  • l’Agenda européen pour la culture adopté en 2008 dont une dimension essentielle est la promotion de la culture comme catalyseur pour la créativité et l'innovation, eu égard notamment au potentiel des PMEs du secteur culturel;
  • la préparation par la Commission européenne d’un Livre vert sur les industries culturelles et créatives qui sera publié à la fin du mois d’avril.

Octavie Modert a mis en garde contre le piège de thématiser l’importance du poids économique de la culture et de la création culturelle sans parler de leur valeur intrinsèque, tout en estimant que ces deux phénomènes doivent tous les deux être soigneusement documentés et expliqués pour bien faire ressortir le caractère transversal de la culture. Celui-ci fait que, exemples à l’appui, la mention du fait culturel dans la stratégie 2020 revêtirait une importance stratégique. La ministre a proposé de lancer un "appel de Barcelone" pour confirmer la place de la culture au cœur de tous les domaines de politique, comme l’exprimait le président de la Commission, José Manuel Barroso. En effet, voilà qui cadrerait avec la nature inclusive de la politique européenne, et, après tout, "l’Europe culturelle a pré-existé au processus d’intégration communautaire et européenne du 20e siècle".

Octavie Modert a poursuivi que même si l’industrie créative et culturelle n’est certes pas orientée exclusivement sur le marché, comme la création culturelle procède en premier lieu d’une orientation artistique, elle exerce tout de même une influence certaine en matière de marché, l’économie de la culture relevant d’une réalité bien établie, et cette distinction assure un avantage compétitif à l’Europe. Puisque la stratégie UE2020 doit viser une croissance nouvelle, équilibrée et diversifiée, la ministre a préconisé de prendre en considération l’"empreinte culturelle", c’est-à-dire de reconnaître l’importance de la qualité de vie et de la cohésion sociale parmi les indicateurs du bien-être, à côté de l’indicateur de la performance économique qu’est le PIB.

Finalement, sachant qu’il est plus facile de convaincre avec du "noir sur blanc", la ministre a rappelé l’importance des statistiques culturelles pour rendre compte de l’impact sociétal, économique et compétitif de la culture. Le projet ESSnet Culture (European Statistical network on Culture), coordonné par le Luxembourg, est très significatif à cet égard.

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